Avoir ta micro-entreprise en France et vivre à l’étranger

Temps de lecture : 7 minutes

Maman freelance, tu as démarré ton business en ligne depuis chez toi pour pouvoir passer du temps avec ta progéniture.

Avec le temps, tu as peut-être de nouveaux projets qui fleurissent dans ton esprit, une envie d’ailleurs et tu sens que tu as la bougeotte.

Bonne nouvelle, il est tout à fait possible d’avoir ta micro-entreprise en France et de travailler d’où tu veux dans le monde !

Dans cet article, tu trouveras les formalités à ne pas négliger pour vagabonder l’esprit tranquille.

Créer ta micro-entreprise

Ici, la démarche la plus importante à réaliser est la déclaration de ton activité, qui se fait entièrement en ligne : tu peux donc le faire depuis n’importe où, que ce soit en France ou à l’étranger.

L’organisme par lequel passer dépend de la nature de ton activité :

  • L’URSSAF si activité libérale
  • La Chambre du Commerce et de l’Industrie (CCI) si activité commerciale
  • La Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA) si activité artisanale
  • Le Greffe du Tribunal de commerce si agent commercial

Il existe plusieurs sites internet pour réaliser cette procédure et ceux de cette liste sont les principaux.

Pour des formalités plus détaillées, tu peux consulter cet article dans lequel j’expliquais les différentes étapes de la création de ta micro-entreprise.

Les points importants à considérer

1. La domiciliation

La première condition sine qua non est de posséder une adresse en France. C’est une obligation pour l’immatriculation des micro-entreprises et des sociétés. Ça peut être l’adresse d’une personne de ta famille, d’un ami ou un organisme de domiciliation. Si tes proches sont locataires, il est primordial de vérifier si le contrat de bail ne l’interdit pas. Il est également préférable d’en informer le propriétaire, même s’il ne peut pas l’interdire. Une société de domiciliation te permet de choisir un emplacement stratégique pour établir ton siège social. Elle propose une multitude de services, comme la réception de ton courrier, sa numérisation, sa réexpédition, la permanence téléphonique, un service juridique… De plus, le lieu d’implantation de l’entreprise peut faire baisser le montant de la CFE (la cotisation foncière des entreprises). En effet, celui-ci varie d’un endroit à l’autre et plus le nombre d’entreprises présentes dans une ville est élevé, plus il diminue ; de quoi réaliser quelques économies non négligeables.

2. Le numéro de téléphone

Lors du remplissage de déclarations en ligne (URSSAF, impôts…), certains champs n’acceptent pas de numéros de téléphone étrangers.

Pour garder un numéro français, plusieurs solutions s’offrent à toi :

  • Si tu restes en Europe, il y a beaucoup de forfaits français classiques qui incluent des services comme une enveloppe data (internet), des appels illimités, des SMS illimités…
  • Si tu voyages hors Europe, tu peux ajouter une option à ton forfait actuel ou encore en changer afin d’opter pour un forfait international.
  • Tu peux aussi prendre l’option la moins chère pour continuer à garde ton numéro. Il y a plusieurs opérateurs qui en proposent à 2€ par mois.
  • Tu souscris à une application ou un prestataire de service pour obtenir un numéro virtuel. Pour résumer, ce numéro fonctionne surtout à l’aide d’internet. Tu n’as donc pas besoin d’acquérir une nouvelle carte SIM et tu peux avoir plusieurs numéros en utilisant qu’un seul téléphone. Ce numéro peut être utile dans le cas où tu voudrais éviter de partager ton numéro personnel.
  • Si ton téléphone est relativement récent, il contient une carte SIM dématérialisée, ou eSIM. Pour l’utiliser à l’étranger, il existe des formules pour un pays, un continent, ou même internationales.

Voilà, tu peux être rassurée. Tu ne dépenseras plus des sommes astronomiques en frais d’itinérance lorsque tu parcourras le globe.

3. Les impôts

Puisque tu as créé ta micro-entreprise en France… il est normal que tu payes tes impôts en France.

Lors de la création, tu as le choix entre deux systèmes fiscaux : lé régime normal d’impôt sur le revenu et le prélèvement libératoire. Je te conseille de ne pas prendre cette décision à la légère, et de bien te renseigner sur le sujet pour ne pas payer plus que ce qu’il ne faut.

N’oublie pas d’ouvrir un compte professionnel sur le site des impôts, qui te servira à payer la CFE en ligne chaque fin d’année.

Comme dit précédemment, tu payes tes cotisations en France parce que ta micro-entreprise est française. En revanche, il est possible que le pays où tu es expatrié te demande de payer des impôts également ! Tu serais dans ce cas victime (contrainte) de double imposition. Pense bien à vérifier si ton pays d’expatriation a conclu un accord fiscal avec la France ou non, pour éviter ce cas de figure. Ensuite, garde à l’esprit que dans certains pays, il est parfois nécessaire de posséder un visa de travail, un visa touristique n’étant pas suffisant. Encore une fois, ne lésine pas sur la recherche de précisions à ce sujet et prends le temps de bien t’informer sur ton pays d’accueil.

4. Le compte bancaire professionnel

Oui, c’est vrai, un compte bancaire professionnel n’est obligatoire qu’à partir de 10 000 € de chiffre d’affaires par an.
Néanmoins, tu n’es pas obligé d’atteindre ce seuil pour en ouvrir un. En effet, les coûts bancaires sur les opérations réalisées dans d’autres pays peuvent vite devenir déconcertant, aussi bien pour les dépenses professionnelles que personnelles.

En général, les banques classiques ne sont pas tendres : les commissions prélevées pour les paiements et les retraits sont susceptibles de faire augmenter ton budget de plusieurs dizaines, voire centaines d’euros.

Pour remédier à cela, il existe les banques en ligne qui ont le vent en poupe. Et pour cause, avec elles, il est possible de disposer de comptes bancaires totalement gratuits, sans frais de tenu de compte, et sans intérêt de conversion, de retrait ou de paiement. En outre, tu peux à la fois détenir ton compte personnel et ton compte professionnel avec ces banques.

5. La protection sociale

Entre la sécurité sociale, la complémentaire santé, la responsabilité civile professionnelle et la retraite, il y a de quoi s’y perdre.

En gros, c’est la durée de tes escapades et les pays de destination qui vont déterminer les démarches à suivre et les modalités.

Commençons par les frais médicaux. Si ton séjour ne dure pas plus de 3 mois (90 jours), tu peux faire fonctionner l’assurance de ta carte bleue qui est incluse la plupart du temps. Attention de bien vérifier les plafonds des frais de santé pris en charge. Si ce n’est pas suffisant, tu souscris à une assurance voyage classique.

Pour des séjours compris entre 3 mois et 2 ans, tu dois avoir créé ta micro-entreprise en France, au moins 2 mois avant ton départ, pour pouvoir continuer à bénéficier du système de santé français. Ton nouveau pays de résidence devra se situer en Europe, ou dans l’un des pays qui a conclu une convention avec la France.

À partir du moment où tu bénéficies de la sécurité sociale française, ta complémentaire santé (ou mutuelle) te couvre, même à l’étranger. Si tu pars dans un pays sans accord avec la France, ta mutuelle ne fonctionnera pas. Parfois, tu as la possibilité d’être pris en charge pour les courts séjours à l’étranger, si tu souscris à une option supplémentaire. De plus, les indemnités concernant les sinistres (vol annulé, perte de bagage…) peuvent être incluses avec certaines mutuelles. Car oui, garde à l’esprit que l’assurance médicale est une chose, les sinistres en sont une autre. Vérifie bien que tu es couvert pour les deux.

Si tu n’es pas éligible pour continuer à bénéficier de la sécurité sociale française, tu peux souscrire à une assurance santé française privée qui te couvre là où tu souhaites aller ou encore à une assurance dans ton pays d’expatriation. Une autre possibilité est d’adhérer à une assurance spécifique aux nomades digitaux. Pour ces trois dernières options, il n’y a pas de durées de séjour fixées. N’oublie pas de vérifier les modalités de prise en charge lors de séjours dans le pays d’origine.

Au sujet de la responsabilité civile, il faut bien faire la différence entre la personnelle (privée) et la professionnelle. Pour cette dernière, ton assureur devra être informé de la fréquence de tes voyages et des pays que tu vas visiter, entre autres. Ces renseignements l’aideront à choisir de t’assurer ou non. La responsabilité civile vie privée est en général une option à souscrire des assurances longs séjours discutées dans le paragraphe précédent.

En ce qui concerne la retraite, tu payes tes cotisations chaque mois ou chaque trimestre en tant qu’auto-entrepreneur. Afin d’en bénéficier à 100%, tu seras tenu de valider tes 4 trimestres tous les ans. Pour cela, tu devras réaliser un chiffre d’affaires minimum qui varie en fonction de ton activité.

Voilà, tu as désormais toutes les infos nécessaires pour partir à l’aventure sereinement avec tes enfants, en tant que mompreneur. La préparation de cette odyssée est la clé d’une expatriation réussie. Je ne me fais pas de souci pour toi sur ce point, j’ai conscience que tu en as l’habitude, puisque que chaque sortie quotidienne peut vite se transformer en expédition. Il ne me reste plus qu’à te souhaiter un bon voyage !

Avoir ta micro-entreprise en France et vivre à l’étranger

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut